La semaine est passée très vite, trop vite… le blues est là...
Ce matin nous étudions le rythme "Toro".
L’après-midi Famoudou réunit les deux groupes pour le dernier cours. Le cours se finit avec une improvisation de Famoudou, Sékou et M’Bandi sur les accompagnements de Fanta, Fodé, Mamady et Bandjou.
A la fin de la séance, Famoudou nous dit au revoir et nous remercie de nous intéressé à sa musique et sa culture. Son discours est prenant, difficile de contenir mes larmes, je croise son regard quand il dit: « il y en a qui aime trop l’Afrique… », je ne sais pas si cela m’était destiné, mais j’aime l’Afrique autant que l’Afrique m’aime... Je ne sais pas si je pourrai rendre à ce pays tout ce qu’il m’a apporté…
Le soleil se couche et fait briller le visage de Famoudou... il prend son Djembé... il ferme les yeux et joue.
Fanta se met à chanter :
« M’bé sööma m’bé sööma le !
Hawa !
M’bé sööma m’bé sööma le !
Hawa !
I ba wa yi nalu fo !
Hawa
I ba wa yi nalu fo !
Hawa
Möö ni möö ba deri, alu bake fadala
Kininkini dèri dö hawa.“
Qui peut se traduire par :
Au revoir, au revoir !
Hawa !
Transmets mes salutations à tes mères !
Hawa !
Transmets mes salutations à tes pères !
Hawa !
Après une longue période d’habitude, la séparation prend un air de tristesse !
Au revoir, au revoir ! Hawa !
Fanta me fixe plusieurs fois pendant qu'elle chante... difficile de retenir mes larmes. "M'bé soma"... "Au revoir"... la séparation prend vraiment un air de tristesse… dure… très dure… Mes pensées se perdent dans le fleuve et le coucher de soleil… Les percussions se taisent, c'est la fin du stage, la fin du voyage, la fin...
Nous disons au revoir aux habitants du quartier et nous les remercions pour leur accueil chaleureux. Je m'isole prés du fleuve et arrose cette terre magnifique de quelques larmes…
En partant rejoindre le fourgon, Fanta s’approche de moi, elle sort quelque chose de son sac, m’ouvre la main et me dépose un pendentif avant de me refermer la main et de commencer une prière en Malinké pour moi. Sékou me traduit: "ici tout le monde t’aime et que tu vas beaucoup nous manquer"… la parole, les mots me manquent, je suis très ému, je prends Fanta dans mes bras qui comme à chaque fois me lâche un: « héééé Noël ».
Le retour sur Békaso est morne pour moi, malgré tous les enfants qui courent derrière le camion... "M'bé soma!"
Dernière nuit au Mali… Demain, Alain et moi devons partir très tôt, alors je profite de la soirée pour saluer tout les amis Guinéens, échanger une dernière fois avec eux, les remercier pour ce magnifique séjour passé en leur compagnie… Je reçois beaucoup de cadeaux! "Merci"... "Iniké"...
Vous me manquer déjà terriblement!
La suite :